Des panneaux étaient installés pour détailler le projet de rénovation urbaine prévu dans le quartier… ©CB

Dans le cadre des 40 ans de la libéralisation des ondes par la loi de 1981 et du 100e anniversaire de la radio, notre partenaire, O2 radio, a récemment réalisé une série d’émissions « hors les murs » en direct et en public dans les quartiers de la Rive droite, à Bassens, Cenon, Floirac et Lormont. Le 1er juillet, l’équipe était au cœur du quartier de La Saraillère à Cenon :
l’occasion d’évoquer le vaste projet de renouvellement urbain en cours et le vécu des habitants concernés.

On a presque tout ici : de beaux parcs, le médecin, le tram, les bus… » ; « C’est la moitié de ma vie que j’ai passée là, vous vous rendez compte ! » ;
« Ici, y’a des bancs, on peut lire, on peut jouer, faire du vélo, on peut presque tout faire ». La Saraillère, à Cenon, fait partie des 450 quartiers prioritaires de la politique de la ville qui bénéficient du Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) lancé en 2014. Ce programme prévoit la transformation profonde de ces quartiers.

Aujourd’hui, de nombreux aménagements y sont prévus : aménagement des rues, des espaces publics ; création d’une rue nouvelle entre les deux grands axes encerclant le quartier (l’avenue Jean-Zay et l’avenue du 8-Mai 45) ; création d’espaces verts en 2023 ; construction de nouveaux équipements publics… Mais aussi destruction de certains bâtiments, comme la tour Watteau (d’ici novembre ou décembre) où vivaient près de 350 personnes, quasiment toutes relogées à ce jour.
Le projet de renouvellement urbain prévoit également la création de 120 logements et la réhabilitation de 460 autres pour un total de 69,5 millions d’euros (financés par les collectivités dont Bordeaux Métropole, l’État et le bailleur Mésolia).

« Du partage, de la solidarité »
« Quand je suis arrivée en 1991, il n’y avait pas de parking (construit en 2002), y’avait rien mais une bonne entente qui au bout de quelques années s’est désagrégée un petit peu. On a vu l’arrivée du tram, les travaux étaient bruyants mais ça a été une bonne chose. Mésolia (le bailleur social, NDLR) a toujours bien entretenu cette tour [Watteau, NDLR] », souligne Lucie.
Hervé, lui, n’est pas nostalgique de voir partir cette tour, même s’il a perdu des amis, dispersés désormais. Il estime que vivre ici lui a « apporté du savoir-vivre, de la chaleur humaine ». Les habitants auront vécu des moments conviviaux dans ce quartier, connu pour ses nombreuses fêtes organisées dans les couloirs sous le signe « du partage, de la solidarité, de l’amitié ».
Mémoire de La Saraillère, Aïcha regrette déjà ses voisins et cette entraide entre les habitants, elle qui a vu évoluer ce quartier au fil du temps : « Quand je suis arrivée, c’était encore la campagne, il y avait des champs ! »

« C’est dur de partir »
Pour un certain nombre d’habitants, le relogement n’est pas forcément facile : « C’est dur de partir du quartier, de quitter ses habitudes, ses voisins. » Aussi, chez Mésolia, une personne a été embauchée spécifiquement pour accompagner ce relogement : Aurélie Jegu. Chaque locataire a eu le choix entre trois propositions, « sur le secteur, sur la Rive droite voire sur la Rive gauche, selon ses envies et besoins ». Actuellement, il reste encore cinq locataires à reloger.

Une fois la tour Watteau démolie, d’ici la fin de l’année, une grande allée de château est prévue et des équipements collectifs devraient voir le jour de type « jardins partagés, aires de jeux… ». Un point qui reste encore à définir avec Bordeaux Métropole, selon Fabien Stapp, responsable de pôle territorial chez Mésolia. L’occasion peut-être d’une concertation avec les habitants qui restent, très sensibles à l’avenir de leur lieu de vie.
Coraline Bertrand

Des habitants de La Saraillère, comme Lucie, Hervé et Aïcha, ont témoigné de leur vie dans ce quartier prioritaire de Cenon. ©CB