La distribution alimentaire, comme d’autres secteurs d’activité, connait parfois des difficultés pour trouver des nouveaux collaborateurs. Nathalie Dufoir-Juliers, propriétaire de l’Intermarché d’Artigues, présente une initiative bienveillante pour les salariés : la fermeture du magasin le dimanche, depuis le 9 octobre.

L’enseigne a changé de dimension à la fin du mois d’août : sur le même site, l’ancienne surface est passée de 2000 m2 à 4200 m2 dans un nouveau bâtiment moderne et fonctionnel. L’effectif devait progresser de 60 à 100 personnes, sauf qu’il en manque 15 à ce jour. « Cela crée un climat d’urgence dans l’entreprise, avec un investissement plus lourd pour les employés. On enregistre quelques départs, liés au changement de surface. En dépit de la promotion de certains responsables, on a enregistré aussi quelques démissions. Tout ceci est déstabilisant pour tous », précise la dirigeante. Les salaires proposés « sont au-dessus du SMIC, avec deux jours de repos hebdomadaires, et intègrent des primes et l’intéressement. De plus cela reste une entreprise à taille humaine et les patrons sont sur le terrain ! » Il fallait cependant un argument supplémentaire pour convaincre. Ce sera la suppression de l’ouverture dominicale.

FIN DU TRAVAIL LE DIMANCHE

« En faisant ce choix, on prend un risque pour notre chiffre d’affaires car c’est une bonne matinée, mais on va fidéliser nos salariés. Et les clients ont besoin de les reconnaître. Cela fait partie de l’esprit « petit commerçant ». Les réactions sont pour l’instant très positives sur notre page Facebook. C’est aussi plutôt favorable pour les recrutements », ajoute la propriétaire. Quelles sont les réactions des enseignes concurrentes ? nous avons recueilli quelques avis. Pour le Super U de Fargues-Saint-Hilaire, « c’est une initiative très louable, qui va dans l’intérêt des salariés. Cependant, chez nous de nombreux étudiants travaillent le week-end. Si nous étions fermés le dimanche, cela occasionnerait un gros trou dans leur budget. Ce n’est donc pas d’actualité pour nous. » Une autre enseigne soutient ce point de vue et ajoute que les clients sont habitués à l’ouverture du dimanche matin. Les courses sont pour eux un agréable moment, même si le montant du panier est faible.

Chez Intermarché à Artigues, un autre projet est à l’étude : un accompagnement des salariés en stress, grâce à la présence de thérapeutes à distance ou bien en présentiel dans l’entreprise. « Afin d’apaiser les tensions », conclut la dirigeante.

Nathalie Dufoir-Juliers : « Nous sommes une entreprise familiale, nous cultivons la proximité. »

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