L’effet papillon
Et voici arrivé le temps sacré de la rentrée !
Valises rangées, maillots de bain séchés, tentes repliées, les étagères des armoires se vident des shorts et nu-pieds pour laisser place aux tee-shirts manches longues et pantalons.
Bientôt, il y aura cet instant où il faudra ranger nos pieds dans des chaussures fermées. Cha-que année, je trouve que cela arrive trop tôt et tente de repousser ce moment le plus tard possible. Je ne suis pas particulièrement fril-euse des pieds… mais je n’aime pas sentir des gouttes de pluie sur mes orteils. Après tout, il existe à l’inverse des personnes qui n’aiment pas libérer leurs pieds ni porter des sandales. Pourquoi ? Par frilosité ou par timidité ? pour ne pas afficher aux regards extérieurs leurs orteils pas toujours bien ordonnés… ? Je vous l’accorde, on ne va pas développer davantage le sujet ici mais on pourrait envisager une grande enquête sur la question.
Revenons à notre mois de septembre, à ses forums associatifs et ses rayons de papeterie, ses promotions de rentrée sur tout et n’importe quoi. Le mot « rentrée » est devenu un passe-partout commercial qui embarque aussi bien la cinquième tranche de jambon gratuite que le lot de douze feutres au prix de huit. Radio, télé et réseaux sociaux, tous les médias vont nous raconter la rentrée en long, en large et en travers.
Et pourquoi a-t-elle lieu en septembre ?
Il y a bien longtemps, la rentrée scolaire avait lieu en octobre… pour répondre aux besoins du monde rural comme à ceux de la bourgeoisie. Les paysans pouvaient compter sur leurs enfants pour les moissons et les vendanges. Quant aux bourgeois, ils pouvaient ainsi initier leurs jeunes aux plaisirs de la chasse dont la saison s’arrêtait fin septembre. Écoles primaires et enseignement secondaire ne rouvraient donc leurs portes qu’en octobre.
Quand l’enseignement primaire est devenu obligatoire, merci Jules Ferry, il a été décrété que les vacances scolaires dureraient au minimum quatre semaines, charge aux communes d’étendre celles-ci en en faisant la demande auprès de l’État. Pendant plusieurs décennies, les congés scolaires débutaient à la mi-juillet pour se terminer début octobre.
Avec l’instauration des congés payés pour tous en 1936 et le développement du tourisme en France, la rentrée a donc été avancée à mi-septembre puis, dans les années 1980, à début septembre, confirmant que le tourisme est devenu une monnaie d’échange incontournable. Si on a vu cet été quelques villes réguler l’arrivée en masse des vacanciers à leurs portes, d’autres ont dû modifier leurs budgets annuels à la suite d’une baisse drastique de la fréquentation touristique entraînant une perte financière conséquente.
Négatif effet papillon.
Et maintenant, que fait-on ?
On prépare les cartables, on s’informe sur les associations culturelles, sportives ou so-
lidaires qui existent près de chez soi. Pour que les enfants se développent au travers de la lecture, la créativité et le collectif et pour que les plus grands contribuent à leur épanouissement.
Positif effet papillon. Bonne rentrée à tous !
Paula Serrajent
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