Coupure de presse

Pour lancer cette nouvelle année, le journal a opté pour un focus sur l’avenir de la presse régionale et l’Écho des Collines en fait partie !

Les journaux régionaux dominent incontestablement les journaux nationaux sans doute parce qu’ils nous donnent accès à une compréhension d’un monde de proximité dans lequel on se sent davantage concerné. Pour autant, la presse régionale n’échappe pas à la baisse constante du nombre de ses lecteurs. Dans les années 90, elle a connu une grande crise existentielle au vu de deux paramètres : le développement des médias audiovisuels et la construction européenne. Une décennie plus tard, elle a vécu de plein fouet l’arrivée de d’internet et l’émergence de la presse en ligne, l’invitant une nouvelle fois à se remettre en question pour survivre.

En 50 ans, la presse quotidienne régionale est passée de 175 titres à 51 déclinés en 91 versions locales tandis que la presse hebdomadaire régionale a continué à créer des titres et à gagner des lecteurs jusqu’à la fin du XXe siècle.

Désormais, qu’elle soit locale, régionale ou nationale, la presse se confronte aux mêmes difficultés : maintenir son édition papier et entretenir son existence numérique avec des moyens financiers constants voire en diminution.

Ici, au journal, modeste mensuel de la grande Rive droite bordelaise porté par une association constituée de bénévoles et de deux salariées, nous sommes face aux mêmes enjeux. Nous jonglons entre les subventions directes, les soutiens publics au travers des publi-rédactionnels notamment et les petites recettes liées aux abonnements et ventes du journal chez nos précieux partenaires locaux.

La petite entreprise associative connait la crise et n’échappe pas à l’inflation. Notre motivation est toujours aussi forte mais l’équilibre est fragile. Notre propre transition numérique a été lente et périlleuse. Petit à petit, le site et sa boutique en ligne drainent de nouveaux lecteurs.

« Parlons un instant de toi qui lis ces lignes. […] Tu te consacres à une activité mystérieuse et inquiétante, même si l’habitude t’interdit de t’étonner de ce que tu es en train de faire. Réfléchis bien. Tu es dans le silence, parcourant des yeux des rangées de lettres qui ont un sens pour toi et te communiquent des idées indépendantes du monde qui t’entoure en ce moment même ! » Irène Vallejo – L’infini dans un roseau.

Nous espérons que le journal sera encore là longtemps entre vos mains et vos yeux ! Même si la coupure de presse est de plus en plus remplacée par le fameux screenshot, faisons en sorte que la presse ne soit jamais coupée !

Nous nous souhaitons mutuellement une bonne année 2024 stimulante et chargée d’ondes positives !

Paula Serrajent

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