KING KASAÏ, de Christian Botanlski (Éditions Stock)

Dans la collection « Ma nuit au musée », l’écrivain Christian Bolstanski est convié à passer une nuit dans l’ancien musée du Congo belge qui célébrait, autrefois, la colonisation du pays par son propriétaire, le roi Léopold II. Tout au long de ses déambulations nocturnes, l’auteur se remémore toute l’horreur de cette colonisation barbare à des fins privées. Saccages d’animaux sauvages par milliers, asservissement des populations par le meurtre et le viol, vol des fétiches, exploitation inhumaine de la population pour extraire le latex. On ne comptait plus les bras et jambes coupées si le quota de caoutchouc n’était pas atteint. Et pour épater la galerie, Léopold II offrait à sa population des zoos humains ! À travers l’évocation des méfaits commis par une lignée d’aventuriers belges, soi-disant pour civiliser l’Afrique, le lecteur comprend la profonde rancœur des Africains vis-à-vis des Européens, très vivace encore aujourd’hui. Autre conséquence de ce livre, la relecture de Tintin au Congo pour en dénoncer le racisme sans complexe. Facile à lire et très instructif.

Danièle Heyd

CARNETS DE THÈSE, de Tiphaine Rivière (Éditions de Seuil)

Cette BD pleine d’humour raconte les tribulations de la jeune Jeanne Dargan qui pense faire une thèse sur Kafka en trois ans pour quitter son poste de professeur de collège. Après sa mise en disponibilité de l’Éducation Nationale, la voilà qui va s’inscrire à la Sorbonne. Et à partir de là, le lecteur s’amuse, à la fois de la naïveté de Jeanne et des caricatures du personnel de l’Université. Pauvre Jeanne, elle va vite déchanter mais elle résiste ! Tout est drôle dans cette BD : Jeanne et ses illusions, le maître de thèse aux belles paroles, la secrétaire vacharde, la thésarde présomptueuse, la famille un peu perdue… En filigrane il y a une critique de la fac qui, pour pallier le manque de professeurs se sert des doctorants mais les paye au lance-pierre. De plus à quoi sert cette thèse quand il y a si peu de places dans le supérieur ? Un récit qui sent le vécu. Amusant.

Danièle Heyd

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