Le géant du Vieux Lormont

François Robert, artiste peintre lormontais, a exposé le jeudi 11 février à l’espace Brassens-Camus les premiers tableaux de sa peinture itinérante « Vu d’en haut ». Une exposition originale.

Admiratif de la démarche utilisée par Guy Lenoir depuis la tour du Grand-Parc, François Robert a décidé de l’appliquer à Lormont en peignant sa ville d’en haut de façon à créer des points de vue étonnants et panoramiques. S’inspirant du peintre Odilon Redon, il a glissé en outre dans ces paysages urbains des êtres insolites : géant, sphinx, cheval ailé. Parfois il a transformé une habitante du lieu en géante assise sur sa tour ou, jouant sur le nom de la piscine de Lormont, il fait envahi Carriet par d’étranges poissons rouges. « Je voulais donner quelque chose à ma ville et parler d’elle » confie-t-il.

Les poissons de la Tour Carriet

Peindre et échanger
Tous ces tableaux ne se sont pas faits à l’écart des Lormontais. François Robert est allé à la rencontre des gens qui vivent dans ces paysages urbains, pour photographier le lieu en fonction de leur ressenti. Pour son premier tableau, une vue du Pont d’Aquitaine depuis Carriet, il a rencontré Jeanne en bas du parc de l’arboretum et, son appareil photographique à la main, lui a dit : « Je suis peintre, vous devez avoir une belle vue. » Cette dernière lui a permis alors de prendre une photo depuis sa fenêtre préférée. À partir de cette image, il a créé le tableau pour revenir ensuite le lui montrer.
L’échange se fait aussi entre peintres par le jeu des influences. « J’avais dessiné au départ un petit sphinx pour Carriet et je l’ai utilisé pour la tour Odilon Redon. Je me suis inspiré de ce peintre entre réel et fantastique ». D’où le tableau étrange du sphinx veillant au pied des tours de Sainte Hilaire. François Robert va ainsi de quartier en quartier rencontrer des gens et leur montrer leur ville comme un lieu propice à l’imaginaire. Un sacré pari.

Danièle Heyd