Les passants peuvent participer aux travaux. ©ADB

Le quartier du bas-Carriet à Lormont est l’objet d’un vaste programme de renouvellement urbain. Des artistes investissent temporairement les lieux (1), grâce à la présence de Panoramas. 

Au sein du Grand Projet des Villes Rive droite, Panoramas est la structure d’accompagnement artistique et culturel des quartiers en cours de réhabilitation sur les communes de Bassens, Lormont, Cenon et Floirac. En ce qui concerne le bas-Carriet, 216 logements vont être démolis, 241 vont être construits et 503 vont être rénovés. Dans le cadre de ce projet, le bailleur social Domofrance a mis à la disposition des artistes et de Panoramas cinq appartements. Depuis avril dernier et pendant un an, ces lieux sont l’objet d’expositions, de créations collectives et d’évènements festifs.

 

Claire Lepape : « On partage des savoirs-faire ». ©ADB

 

Dans la perspective de la prochaine Nuit Verte

Annabelle Eyboulet est cheffe de projet Panoramas depuis le 12 juin 2023. Lormontaise, elle a animé pendant dix ans divers projets au sein de l’association Bruit du frigo, dont l’objectif est en particulier de valoriser des espaces urbains délaissés. Très sensible aux paysages du parc des Coteaux mais aussi à la dimension sociale des grands ensembles urbains, Annabelle précise que la manifestation artistique La Nuit Verte se déroulera en principe dans ce quartier en septembre 2024. Il y a cependant une contrainte liée aux travaux de démolition qui doivent commencer à l’automne 2024. D’autre part cet évènement, qui accueille environ 6000 personnes, implique une longue préparation et une logistique très lourde. Sachant qu’un report en 2025 n’est pas envisageable, la décision, à prendre prochainement, appartient aux élus. Néanmoins, les 11 artistes présents sur le site se projettent déjà sur cet évènement.

Un espace de convivialité, prétexte de rencontres avec les artistes.

Comment animer le quartier ?

Quand on se promène dans ce quartier, on est surpris par le calme qui y règne. Une participation des habitants aux ateliers est-elle possible ? « C’est un vrai défi ! » confirme Annabelle. Plusieurs initiatives existent. D’abord créer une espace d’accueil en rez-de-chaussée de l’immeuble destiné tant aux adultes qu’aux enfants, qui constituera un espace de convivialité, prétexte aux rencontres avec les artistes. Ensuite développer les pratiques artistiques en proposant aux habitants de participer à la réalisation de certaines œuvres. Enfin mobiliser les associations du quartier pour organiser des visites du site.

Claire Lepape, artiste plasticienne et spécialiste de la broderie, a travaillé pour la haute couture. Elle a décidé de créer un atelier participatif pour la réalisation d’une nappe géante. Le métier est ouvert à tous et les motifs peuvent être personnels ou d’inspiration du cadre de vie, de la nature ou de l’architecture. L’objectif est d’atteindre au minimum cinq mètres de longueur et d’orner une longue table lors d’une manifestation au printemps. Claire affirme que le public de cet atelier n’est pas uniquement féminin. La parité sera-t-elle respectée ?

Alain Duleu-Burré 

(1) 4, avenue du Professeur-Vincent, 33310 Lormont.