Si le cœur vous en dit !

Vacances ou week-end prolongé, il existe toujours un moment où on arrive dans un petit village et où on trouve que tout y est joli.

Le pain du boulanger sent plus bon, le marchand de presse est plus souriant, le petit banc en pierre donne envie de s’asseoir et la place centrale invite à y traîner nos pas. Chez le traiteur, on hésite devant les plats préparés ou le poulet rôti et ses pommes de terre grillées. Le marché est magnifique, les fruits semblent gorgés de soleil et l’étalage de tissus ou de vaisselle attire notre œil immanquablement !

Fin de matinée, les stands se vident, le défilé des fourgonnettes commence et les terrasses des cafés sont pleines. Pressions et assiettes de charcuterie pour les uns, verres de blanc et douzaine d’huitres pour les autres, il y en a pour tous les goûts et toutes les régions.

Le moindre balcon fleuri nous charme, la pancarte sur la porte du garage qui interpelle le propriétaire du chien pour éviter que les crottes ne trainent sur le trottoir nous fait sourire, la fresque peinte sur le mur de l’école primaire nous enchante et les trois pigeons attirés par nos miettes de pains ou de frites nous rendent joyeux.

C’est la magie du petit village qu’on traverse au ralenti, le cœur gros, la tête dans les vacances consommées et les pieds posés sur le panier en osier qui ne rentrait pas dans le coffre, valises obligent.

Mais attention… loin des yeux, loin du cœur !

En poussant le caddie et en arpentant la galerie marchande, on oublie vite que ces cœurs de village se meurent peu à peu. On désapprend à préserver les artisans et on s’habitue à prendre la voiture pour aller acheter plus loin ce qui se trouvait à deux pas de chez nous. Certes, il reste les immenses bâtisses en pierre brute, ici une petite chapelle, là une église romane, les ruelles étroites, les rues pavées et la mairie dont le fronton terni rappelle que nous sommes dans un pays de liberté, d’égalité et de fraternité.

Pour prolonger l’été, plongez au cœur des petites villes de la Rive droite dont le bourg a conservé une partie de son histoire. De Carbon-Blanc à Créon, laissez-vous guider par notre dossier du mois et partez à la (re)découverte de ces cœurs de villages qui s’accrochent à la vie contre tempête numérique et intelligence artifi cielle. Gardez le rythme un peu ralenti des vacances et posez-vous sur la terrasse du Café de la Mairie, près de la droguerie devenue réparateur de tablettes et smartphones, juste à côté du vieux lavoir transformé en arrêt de bus. Le temps d’une bière ou d’un verre de vin, vous voyagerez dans le passé sans faire machine arrière mais avec un petit pincement au cœur.

Joli mois de septembre.

Paula Serrajent