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Dans un mois, nous allons voter pour un nouveau quinquennat…peut-être le président actuel sera-t-il reconduit, peut-être pas. Ce n’est sans doute pas le pire des scénarios. En 2002, nous avions gentiment pioché à l’étalage des candidats en se disant qu’il serait toujours temps de voter à droite, en la personne de Jacques Chirac ou à gauche en la personne de Lionel Jospin. Au lendemain du premier tour, une partie de la France avait la gueule de bois. Depuis, Lionel s’est retiré de la vie politique, Marine a repris l’air de rien le flambeau de son père et la gauche s’est effritée sur scène et déchirée en coulisses. Ouf, Jacques a été « élu » selon une majorité on-ne-peut-plus artificielle mais parfois, on préfère les artifices, moyens ingénieux de sortir d’une difficulté, aux pétards.
Vingt ans plus tard, on voit se profiler une configuration similaire. L’histoire semble se répéter… pour les candidats notamment de gauche qui ne sont pas parvenus à davantage se regrouper, pour les électeurs qui risquent à nouveau de piocher dans le catalogue et finalement « voter contre » au second tour faute de pouvoir « voter pour ».
Karl Marx déclarait que « La première fois l’Histoire se répète comme tragédie, la seconde fois comme farce. » J’espère que l’ordre est bon… Rendez-vous en avril !
D’ici là, profitons des jours qui rallongent et du printemps qui arrive. Apprivoisons les mobilités douces et non polluantes, les balades en forêt et les promenades en bord de Garonne. Et pourquoi pas partir sinon marcher, tout au moins naviguer sur le fleuve… Source d’évasion et de réconciliation avec la planète. Les fleuves retrouvent une place privilégiée en représentant une alternative à la route et une solution d’un transport décarboné.
La France compte plus de 8500 kms de voies fluviales navigables. Un bateau consomme moins d’énergie qu’un camion et peut en une seule fois transporter plus de 4000 tonnes de marchandises, soit l’équivalent de 220 camions. On réinvente en s’inspirant du passé.
Au Moyen-âge, on savait exploiter les fleuves et faire naviguer les bateaux en s’aidant des courants ou en pratiquant le halage, l’embarcation étant tirée depuis un chemin longeant la rivière. Développement économique, rapidité, compétitivité, le transport terrestre et le transport aérien ont pris le relais. C’est dans les années 70 que tout a décliné. Et désormais, un simple clic sur un site internet apporte en trois jours un colis dans la boîte aux lettres. De la surprise au caprice, il n’y a pas loin et nous voilà impatients de tout… l’attente n’est plus de ce monde.
Notre planète a tous les jours la gueule de bois. Ouf. On s’est réveillé. La politique a ses raisons que la Terre ne peut plus entendre. Elle qui nous a montré sa patience et sa résilience mérite désormais qu’on mette à son service nos ingéniosités et nos savoirs.
Paysage, biodiversité, économie circulaire, transition écologique, révolution énergétique, mobilités douces … tout est réuni pour redonner au fleuve ses lettres de noblesse, ré-enchanter les zones portuaires et concevoir une activité urbaine sans nuire à la nature ni au vivant. Le dossier du mois vous propose un tour d’horizon de quelques grandes transformations pour soutenir ce développement durable dont notre futur a tant besoin.
Premiers bourgeons, premiers chants d’oiseaux… La douceur printanière revient et la crise sanitaire s’estompe.
En mars, reprenons notre souffle et respirons à pleins poumons !
Paula Serrajent