Colin Macdonald, fondateur de l’association Dynam’eau.
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Technicien de l’eau et chef d’entreprise au parcours atypique, Colin Macdonald favorise l’accès à l’eau en Afrique, depuis 2010, avec son association Dynam’eau, basée à Bordeaux Brazza. Il permet aussi à des entreprises et collectivités d’économiser cette ressource essentielle avec son entreprise, Akvo.
« L’eau, c’est la vie », comme le dit l’adage. Pour Colin Macdonald, cela est particulièrement vrai puisque la gestion et la préservation de l’eau est l’affaire de sa vie.
Né d’un père écossais et d’une mère béarnaise, il est arrivé en France à 5 ans. Il a 49 ans aujourd’hui. Père de trois enfants de 28, 19 et 8 ans et déjà grand-père d’une petite-fille, Colin Macdonald précise d’emblée qu’il a un parcours atypique.
« À 18 ans, je me suis engagé dans la Marine nationale. À 20 ans, nous avons eu notre premier enfant avec ma femme, Armelle.
Après trois ans dans la Marine, j’ai suivi une formation de mécanicien agricole et je suis entré comme technicien de l’eau chez la Lyonnaise des Eaux, à Bordeaux (devenue Suez, NDLR).
J’y suis resté dix ans, en y exerçant différents métiers, tout en faisant de l’humanitaire pour une association du groupe. Ce qui m’a sensibilisé au manque d’eau dans le monde. »
EAU ET SCOLARISATION
Avec sa femme, ils fondent en 2008 leur entreprise, Akvo, cabinet de conseil en économie et gestion de l’eau. Ils seront incubés trois ans chez Hauts de Garonne Développement. Deux ans plus tard, en 2010, le couple fonde son association, Dynam’eau, après une mission au Maroc.
« J’avais toujours envie de m’engager et en quittant Suez, je ne pouvais plus faire de l’humanitaire avec eux. À ce jour, on a aidé 15 000 à 18 000 enfants en Afrique : on intervient beaucoup dans les écoles où on crée des sanitaires, des puits, on fait des forages, on met en place des systèmes d’assainissement. Car de l’accès à l’eau dépend la scolarisation des enfants et particulièrement des filles », détaille le président de l’association.
Actuellement, Dynam’eau travaille sur des projets au Sénégal, au Togo, au Maroc et, bientôt, aux Comores. L’association compte une quinzaine de bénévoles et, depuis peu, un salarié, coordinateur de projet.
DES SOLUTIONS ?
Dynam’eau répond à des appels à projets – 50 000 à 120 000 euros par projet – financés notamment grâce à la loi Oudin-Santini, qui permet de prélever 1 % sur la facture d’eau de chaque Français.
« On bénéficie aussi de subventions de l’Agence de l’eau, de Bordeaux Métropole, de la Région, de syndicats des eaux, etc. »
Aujourd’hui, les conséquences visibles du réchauffement climatique, la sécheresse et les restrictions d’eau (comme à Mayotte) inquiètent particulièrement Colin Macdonald. « On n’en est qu’au début », dit-il.
Pour le technicien de l’eau, cette ressource est « trop souvent gaspillée alors qu’elle diminue ». L’eau est un service public, « sans doute pas facturé assez cher » et géré par des politiques aux visions court-termistes. Et le technicien de se demander si de vraies solutions pourront être trouvées face aux pénuries d’eau qui s’annoncent…
Coraline Bertrand
Dynam’eau : 163 rue Bouthier, à Bordeaux | contact@dynameau.org | Site: dynameau.org