Les insectes sont sources de protéines, d’acides aminés et de vitamines. ©Criquets & Co
Dans les années 2010, Noémie Dubourdieu a élevé différents types d’insectes (grillons, vers de farine, criquets migrateurs, vers morios…), chez elle au Pout, avant de s’orienter vers la formation à partir de 2016. Elle est aujourd’hui présidente de la Fédération française des producteurs importateurs et distributeurs d’insectes (FFPIDI).
Les insectes sont sources de protéines, d’acides aminés
et de vitamines. ©Criquets & Co
« Aujourd’hui, les éleveurs vendent leurs insectes pour la consommation animale mais ils se préparent pour la consommation humaine. » Ce diagnostic posé, Noémie Dubourdieu, 40 ans, partage son expérience d’éleveuse d’insectes avec des personnes en reconversion professionnelle, des salariés en quête d’une activité complémentaire, des agriculteurs, des demandeurs d’emploi…
Depuis 2019, la quadra s’est en effet concentrée sur la formation, en France et à l’étranger. « Avec la crise sanitaire, je fais toutes mes formations en distanciel. Passionnée par le règne animal, je partage mes connaissances et mon expérience d’éleveuse d’insectes. Car, les insectes à sang froid demandent beaucoup d’attention, des conditions de température et d’hygrométrie particulières afin de leur permettre d’avoir un cycle de vie le plus rapide possible tout en maintenant leur bien-être. »
Et la formatrice de souligner qu’il y a beaucoup de règlementation à connaître pour se lancer dans l’élevage d’insectes, en plus de connaissances à avoir sur la santé et la sécurité de l’éleveur, les conditions d’élevage, les maladies, etc.
L’entomophagie contribue à
limiter les importations de protéines animales et végétales
Bientôt dans nos assiettes ?
Selon Noémie Dubourdieu, les insectes sont intéressants à bien des égards : « Ils utilisent peu d’eau, prennent peu de place, consomment peu de fourrage, émettent peu de gaz à effet de serre… Et l’insecte est à la fois source de protéines, de fibres, d’acides aminés, de vitamines, d’Oméga 3… »
Depuis le mois de septembre, les éleveurs peuvent nourrir leurs porcs et leurs volailles à partir de protéines d’insectes transformés. Pour ce qui concerne l’alimentation humaine, les choses évoluent.
« En mai dernier, une première autorisation de mise sur le marché du ténébrion meunier (un vers de farine) pour la consommation humaine a été accordée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) à la société Agronutris avec une exclusivité de cinq ans. Depuis, l’EFSA a rendu d’autres avis positifs pour le grillon
domestique (acheta domestica) en juillet et le criquet migrateur en août, en se basant sur les données scientifiques fournies par la société hollandaise Protix. Cette dernière devrait donc obtenir les autorisations de mise sur le marché pour ces différentes espèces d’ici la fin de l’année ou début 2022 », détaille la présidente de la FFPIDI.
our Noémie Dubourdieu, « une fois passé le cap du dégoût via des poudres, des huiles, des mélanges avec d’autres produits on réalise que l’entomophagie (1) contribue à l’objectif du gouvernement de limiter les importations de protéines animales et végétales. Les insectes ont une vraie valeur nutritive, ils peuvent contribuer à la réduction des déchets alimentaires et à limiter notre consommation de viande ». Prêt à goûter ?
Coraline Bertrand
Noémie Dubourdieu a élevé des insectes avant de se consacrer à la formation de futurs éleveurs. ©Criquets & Co