Halloween masque tout le reste…
Entre nos morts que nous fêtons à coup de bonbons en forme de squelette et nos guerres que nous commémorons à coup de canons, le mois de novembre est aussi celui de la Journée mondiale de l’enfance le 20 et celle de la tolérance le 16. C’est aussi le mois qui porte la Semaine mondiale de la science au service de la paix et du développement.
Mois de la commémoration de la fin de la Première Guerre mondiale, c’est un temps fort d’une histoire qui, en 1918, ne savait pas qu’il y aurait aussi un 8 mai seulement vingt-sept ans plus tard.
En étant si proche de la fin d’année, je doute qu’en 2022 un jour anniversaire apparaisse pour commémorer internationalement la fin de la guerre en Ukraine.
« Quand l’avenir est sombre, on préfère se réfugier dans la contemplation du passé », dit l’universitaire et sénatrice, Esther Benbassa. .
Notre société est fatiguée et n’a plus l’énergie de faire rêver. Il semble qu’elle ne cesse de (re)construire son identité dans l’opposition à l’Autre… qui lui fait peur. Elle se dit multiculturelle mais elle a si peu évolué depuis cent ans qu’on voit davantage les différences qui nous séparent que celles qui nous enrichissent.
Discrimination, chômage, école mal adaptée, accès inégal à la culture, ghettoïsation des logements, racisme, enfermement religieux sont autant de maux qui ont mis en faillite le noble objectif de l’intégration. L’immigré a encore le droit de rêver surtout si son rêve ne se réalise pas. Colonisation et décolonisation font partie de notre histoire mais la mémoire collective n’embarque pas tous ceux qui l’ont composée. Ce qui ajoute à la frustration de ne pas se sentir pleinement intégré malgré les efforts faits et les défis relevés. Violences urbaines et autres incivilités envoient des signaux forts d’un ascenseur social grippé depuis si longtemps.
Dès les années 2000, Esther Benbassa dénonce le mal être ambiant et rappelle combien nous sommes incapables de prendre à bras le corps le défi de l’intégration. L’Écho des Collines pose un regard sur quelques-unes de ces histoires individuelles qui rappellent que l’intégration est aussi une réussite.
En ce mois simplifié à la seule farce venue tout droit des États-Unis (Halloween qui se fête toutefois le 31 octobre, NDLR), je vous invite à méditer sur cette citation de Thérèse Amiel, illustre inconnue : « Quand on a faim, une citrouille vaut mieux qu’un carrosse. »
Souhaitons-nous un novembre normal, froid et gris. Bon signe pour la planète !
Paula Serrajent