Le toit sera recouvert de 150 m2 de panneaux photovoltaïques. ©ADB

Coop&Bât va emménager dans des nouveaux locaux au printemps prochain, à Bassens (1). C’est l’occasion de démontrer le savoir-faire des artisans, sociétaires de la coopérative d’activité et d’emploi du bâtiment. Lucas Geoffriau, architecte associé de l’agence Moonwalk, précise l’originalité du projet.

Le bâtiment à usage de bureaux, tranche par son aspect sur le parc d’activités de Prévôt, entouré par des hangars métalliques recouverts de bardages en aluminium. La structure du futur siège social est 100 % en bois, poteaux, planchers et charpente, ainsi que les revêtements de façade. Les murs ainsi que la toiture sont isolés par de la paille. Les enduits intérieurs ont été réalisés avec de la terre crue, issue du site. Les entrepreneurs sont originaires du territoire ainsi que la plupart des matériaux qu’ils utilisent. En effet, le solivage, les tuiles, carrelages, moquettes et sanitaires proviennent de la récupération sur divers chantiers de la Rive droite.

UNE VITRINE DE L’ÉCOCONSTRUCTION

Le projet est-il duplicable ? « Oui, c’est possible. Au-delà de l’habitat, on peut reproduire pour des locaux professionnels ce confort, avec une ventilation naturelle » indique l’architecte. Quelle est l’économie du projet ? « Il faut tenir compte des travaux de récupération en amont. Le coût est donc supérieur à celui de la construction traditionnelle, du type des hangars métalliques. Mais, en l’absence de chauffage ou de climatisation, le coût de l’énergie consommée est très faible. Au total, il y a peu de différence, environ plus 5%. Et nous n’utilisons pas de produits industriels, fabriqués par des multinationales. »

En l’absence de chauffage ou de climatisation, le coût de l’énergie consommée est très faible.

Yannick Puisset, directeur général de Coop&Bât, ajoute que « le bâtiment est à l’image de la coopérative et des compétences de ses entrepreneurs, en particulier dans le bâti ancien. 40 % sont dans les métiers du bois, tailleurs de pierre, maçons avec des compétences en isolation en paille. Nous démontrons que l’on peut construire différemment, y compris dans la Métropole et y compris dans un milieu industriel. » Pour cela le chantier a été ouvert au public, lors d’une journée portes ouvertes qui s’est déroulée le 14 octobre dernier.

Alain Duleu-Burré
__________

(1) 44, avenue Lucien Victor Meunier, 33530 Bassens.

Les murs sont en paille d’une épaisseur de 47 cm. ©ADB

Les poutres sont de la récupération d »un chantier voisin. ©ADB