Lucie Bayens, dans son atelier de Cenon, entourée des objets tricotés par des habitantes ©CB

Artiste plasticienne bordelaise, Lucie Bayens travaille depuis un an avec des couturières de Cenon à un projet baptisé « Sous les arbres, la mer », autour du monde sous-marin et du plancton. Son installation monumentale doit être exposée du 23 au 28 juin, au parc Palmer.

Née à Bordeaux, « à La Bastide », Lucie Bayens¹, 41 ans, est une artiste plasticienne qui aime travailler « avec les moyens du bord, de l’assemblage, de l’in situ. La thématique de la mer revient souvent dans mon travail, le rapport au vivant, la problématique : ‘’Comment habiter le monde ?’’ ». L’année dernière, l’artiste était invitée à participer à la Nuit verte 2020², prévue au parc des Coteaux, à Cenon.
« Je devais y présenter mon installation ‘’Sous les arbres, la mer’’. L’évènement ayant été annulé en raison du Covid, le projet a été repensé. L’installation a pris beaucoup d’ampleur ! Un noyau dur de cinq couturières m’aide depuis un an à traduire en objets tricotés les photographies de Christian Sardet prises lors de la dernière expédition Tara Océans et les célèbres dessins du cabinet de curiosités d’Albertus Seba. Ce projet, basé sur l’écoute et l’intelligence collective, interroge notre rapport à la mer, au phytoplancton, zooplancton et bactéries qui forment la base alimentaire du milieu marin. »

 

L’installation « Sous les arbres, la mer » s’inspire du plancton et du milieu marin ©CB

Du tricot en musique
Ce projet, financé par le GPV (Grand projet de villes Rive droite), se fait également en partenariat avec l’Ecole de musique de Cenon. Les élèves violoncellistes joueront en live le 23 juin pour accompagner l’installation. « ‘’Sous les arbres, la mer’’ doit également faire l’objet d’une exposition au Bois-Fleuri, à Lormont, en décembre et j’espère que d’ici là, les violoncellistes auront pu enregistrer la bande-son », précise Lucie Bayens.
Ses tricoteuses préparent également une sorte de couverture qui rappellera les arbres une fois que l’installation aura quitté le parc Palmer. « Ces femmes tricotent avec de la laine des brebis du parc, mélangée à leurs propres pelotes. »
La plasticienne participe aussi à une résidence d’artistes dans des jardins partagés en permaculture et biodynamie, « Dans les bras de Demeter », autour de la thématique de l’agriculture et du rapport à la terre. La restitution est prévue en 2022. Enfin, à la rentrée, elle participera au parcours Diffractis qui propose des expositions dans des jardins privés, les 10 et 11 septembre, à Bordeaux, dans le quartier Nansouty. Avec cette idée : « Travailler sur le sauvage qui pénètre l’urbain. »

Coraline Bertrand

 

1. luciebayens.com
2. panoramas.surlarivedroite.fr