Charles Moy ©Danièle Heyd
Charles Moy, ancien journaliste professionnel, met son expérience à la portée de chacun pour éviter le piège des Fake News et les théories du complot.
Correspondant pendant 30 ans de TF1, Charles Moy a fini sa carrière en tant que chef d’agence de Presse (AIMV). Son travail consistait à chercher en régions des sujets de reportages, capables d’intéresser la France entière.
Dur d’être journaliste aujourd’hui
Le problème majeur du journaliste : les sources. Leur croisement est nécessaire pour vérifier si l’information est vraie. Selon Charles Moy « le métier de journaliste c’est quelque part un métier de policier. » Mais aujourd’hui l’arrivée d’internet et des réseaux sociaux, le compliquent. Le bombardement continu d’informations dont on ne sait s’il s’agit de faits réels ou de propagande, permet le règne des Fake News. Pour Charles Moy c’est dû à la croyance, « si c’est marqué c’est que c’est vrai », et à notre société anxiogène (attentats, Covid, guerres). « Quand on est dans l’angoisse, on a besoin d’explications ce qui fait le terrain des Fake News, simplistes, immédiates et faciles à comprendre. Les vraies causes des évènements sont complexes et lentes à émerger. » Avec les chaines d’information continue, les actualités télévisées riment en plus avec nécessité de faire le buzz et besoin de se renouveler en permanence. Les journalistes n’ont donc pas toujours le temps de vérifier les sources d’autant qu’il y a un appauvrissement des moyens humains des grandes rédactions. C’est au lecteur de rester vigilant.
Des ateliers d’éducation aux médias
Charles Moy* propose pour les Missions locales et les Collectivités, des ateliers pour appréhender l’information. Tous débutent par une présentation sur le contexte, le métier de journaliste, les fausses nouvelles, les théories du complot. Parmi les divers ateliers, celui sur le photomontage aborde avec brio, la fabrication des Fake News. L’image choisie est percutante: des femmes en niqab devant une Caisse d’Allocations Familiales. Le tweet d’extrême droite qui la publie, place ce fait en 2020 près de Paris (photo A). En cherchant sur un site de banque d’images, on s’aperçoit que la vraie photo se passe à Londres en 2014 (photo B). Une lecture attentive repère vite le montage grossier. D’où la nécessité de regarder « qui est derrière la photo ».
Les conseils de Charles Moy– Ne pas s’arrêter au titre, lire l’article en entier pour vérifier sa cohérence – Vérifier qui est à l’origine de l’information. Site, auteur, intervenants pour saisir leurs compétences. – Vérifier la date de l’information – Recouper l’information en regardant si les grands médias en parlent (Le monde, le Point, Le Figaro…) – Si on doute on peut aller sur des sites de vérifications de Fake News comme les Décodeurs (le Monde) ou Vrai ou Fake (France Info) – Et surtout garder du recul avoir l’esprit critique mais objectif
|
Danièle Heyd
Photo A ©20 minutes Fake Off
Faux
Photo B ©20 minutes Fake Off
Vrai
*Tel 0659129475
**Ceci peut aussi faire l’objet d’une conférence-débat pour le grand public