Cendrine donne la parole aux habitants pendant Dravemont en fête ©Danièle Heyd
Dans le cadre des 40 ans de la loi de libéralisation des radios, O2 radio est allé planter sa tente à Floirac Dravemont, lors de la fête du quartier, afin de donner la parole à ses habitants.
Cendrine Brouard, animatrice d’O2radio, était en compagnie de Jacques Meunier, le représentant du conseil citoyen de Dravemont, le 11 septembre 2021 pendant Dravemont en Fête. Elle lui a demandé de réagir aux interviews de quelques habitants qui ont évoqué le nouveau parc pour enfants, leur ressenti du quartier et leur expérience du confinement.
Le Parc Joséphine Baker
Le nom de ce parc est l’aboutissement d’une concertation avec les habitants dans le cadre du renouvellement urbain, une façon de les impliquer et de prendre en compte leur parole. Pour Jacques Meunier cette placette nouvellement créée comporte plus de béton que d’arbres et semble un peu éloignée du vœu premier des habitants. Mais ce n’est pas totalement l’avis de Jeanine qui déclare : « Le plan me plaît beaucoup, j’avais demandé des jets d’eau pour les petits et je trouve que c’est très bien. Cela donne une autre image du quartier. On n’est pas des extraterrestres mais des gens normaux. » Elle ajoute : « Ce lieu apporte plus de solidarité et permet les rencontres. J’aime mon quartier haut et fort et je le défends.» D’autres sont sur la même ligne en soulignant que les enfants ont ainsi plus d’espace et de jeux pour s’amuser et se défouler même si les tout-petits sont un peu oubliés. Beaucoup d’activités sont organisées pour les jeunes, les habitants, eux, y ont ajouté la possibilité de fêter les anniversaires. Une figure du quartier précise : « Cela fait des années qu’on attendait ce parc qui donne de la vie au quartier. Les enfants jouent partout, ils sont heureux.» Une maman ajoute: « on a un joli parc où les enfants sont en sécurité. » Ce sont les habitants eux-mêmes qui ont choisi Joséphine Baker, sur une liste de 29 noms de femmes, où Winnie Mandela côtoyait Arlette Laguiller. Un vote a été organisé soit par bulletin ou par internet pour toucher tout le monde.
Oublier le confinement
Le parc Joséphine Baker par sa fraîcheur et les rencontres qu’il provoque permet à tous d’oublier la dureté du confinement. « On en a bavé. », « Le confinement c’était vraiment dur en HLM », « Il fallait surtout occuper les enfants et éviter de se contaminer » Telles sont les paroles qui fusent à l’énoncé du mot. Pourtant cette solidarité très présente dans les quartiers a permis d’amortir le choc. Une maman raconte comment ils se réunissaient entre voisins sur le palier pour des apéros, comment ils désignaient un responsable des courses et comment ils désinfectaient sérieusement les halls. Jacques Meunier précise que beaucoup sont restés confinés dans les tours, avec un internet défaillant et surtout la peur de descendre et de prendre l’ascenseur. En plus, cette angoisse ne pouvait s’évacuer dans le parc car ce dernier était en travaux.
Mais tout n’est pas noir
L’attachement à Dravemont revient souvent dans les paroles des habitants même s’ils concèdent qu’il y a des choses à changer pour éviter les dégradations, et les déchets. Veiller à la propreté est l’affaire de tous mais ne doit pas faire oublier la chaleur humaine présente. « On se connaît tous » dit l’une, « il y a de la convivialité » renchérit une autre. Leila, la monitrice de l’auto-école de Dravemont analyse ce qui l’attache à ce lieu : « J’ai eu le coup de cœur pour le quartier car je suis née et j’ai grandi dans un quartier populaire. J’ai une bonne connexion avec les jeunes. On se comprend. J’apprends beaucoup d’eux, ils sont hyper intelligents et ils ont envie de se projeter dans l’avenir. » Des projets, Jacques Meunier en a aussi en centrant les initiatives citoyennes sur la transition écologique. Il faut selon lui, poursuivre la végétalisation des balcons, construire des nids pour oiseaux et des hôtels pour insectes afin de respecter la biodiversité. Avoir un parc c’est bien mais y ajouter des arbres et des oiseaux c’est mieux. Les habitants se sont battus pour le parc Joséphine Baker et s’ils sont exigeants c’est que selon Jacques Meunier « les travaux dans ces quartiers cela a lieu tous les 20 ans ! Il est donc important d’écouter les habitants ». Pourtant le bailleur Aquitanis vient de détruire le local de la Maison du Projet où avaient lieu les ateliers bois. La lutte n’est donc pas finie pour que la parole des habitants soit toujours prise en compte.
Danièle Heyd
L’anniversaire des radios libres ©Danièle Heyd