Le forage de production démarre. ©DL

À la suite de la crise énergétique de 2022 et des coûts faramineux subis par les communes, Tresses a décidé de se tourner vers la géothermie pour chauffer ses bâtiments publics.

Dans le cadre de la reconstruction de l’école maternelle après les inondations de juin 2021, la commune de Tresses a engagé une réflexion sur le système de chauffage à envisager, compte tenu des augmentations considérables des coûts de l’électricité subis par les collectivités locales, non protégées par le bouclier tarifaire. C’est ainsi qu’après étude il a été décidé la création d’un système de chauffage par géothermie qui pourrait être relié également aux bâtiments publics situés autour de l’école maternelle, la mairie, la cantine, la nouvelle médiathèque et les services techniques.

Jean-Antoine Biscaichipy, adjoint au patrimoine, voies publiques et mobilités, a suivi l’ensemble de ces travaux et explique le fonctionnement de cette installation.

LA GÉOTHERMIE, UNE ÉNERGIE RENOUVELABLE

« Une telle installation consiste à créer un forage à une profondeur de 140 mètres où se trouve la nappe phréatique de l’éocène supérieur. À cette profondeur l’eau pompée sort à 18°C. Elle est dirigée vers une pompe à chaleur qui va utiliser ces calories pour amener l’eau du circuit de chauffage à 50/60°C. Après passage dans la pompe à chaleur, l’eau pompée est rejetée dans un autre forage, situé à environ 200 m du premier, et qui renvoie l’eau utilisée dans la même nappe phréatique à 14°C sans aucune interférence. L’eau pompée ne fait que passer dans la pompe à chaleur ». Toutes ces opérations sont bien entendu soumises à des autorisations et les captages et rejets de l’eau pompée sont contrôlés par la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement).

L’eau pompée est rejetée dans la même nappe phréatique sans dégradation.

« Ces deux forages ont été réalisés cet été, et il faut maintenant créer un réseau de tuyauterie qui reliera la pompe à chaleur aux bâtiments communaux pour les chauffer. » La consommation électrique de l’ensemble de ce réseau sera alors limitée à celle de la pompe à chaleur. « Nous allons passer d’une chaudière dans chaque bâtiment municipal à une seule pompe à chaleur pour tous les bâtiments reliés. Nous allons d’ailleurs garder ces anciennes chaudières qui pourraient être réutilisées en cas de problème. »

UNE INSTALLATION SUBVENTIONNÉE

Le coût global de toute l’installation, forages et réseau de chaleur, est estimé à 850 000 euros. La commune engagera 320 000 euros, le reste est financé par des subventions du Département et de l’État. « Les différentes études donnent une rentabilité à 12/13 ans, tout étant fonction des coûts de l’énergie à venir. C’est la position des différents bâtiments communaux autour de l’école maternelle qui a permis d’envisager un tel projet et permettra sa rentabilité. » Ce nouveau chauffage devrait être mis en service en 2025.

Didier Lavie