Rotspanier à Tresses ©Danièle Heyd
Le 29 mars, salle du Reflet, le comité de Jumelage aidé par l’association Nouvelle Aquitaine-Andalousie a présenté le documentaire de Rafael Guerrero Moreno sur les Rotspaniers, ces républicains espagnols esclaves du nazisme.
En présence du réalisateur, le nombreux public dont des descendants de républicains espagnols, a regardé dans un silence religieux, défiler le destin de ces espagnols traités de rouges par les nazis (rotspanier). Ce sont 3000 d’entre eux qui ont construit la base sous-marine de Bordeaux tandis que les autres étaient employés en Bretagne pour continuer le mur de l’Atlantique. Travail forcé, conditions de détention inhumaines au camp de Saint-Médard, plus douces à la Caserne Niel, vitrine de l’organisation TODT.
J’avais découvert que c’était une mémoire importante
Pour le réalisateur l’important était de faire découvrir en Espagne, en France et en Allemagne, ce point méconnu ou oublié de l’Histoire : « J’avais découvert que c’était une mémoire importante et j’ai mis trois ans à rassembler les documents et les fonds pour financer ma recherche. Ce travail a eu lieu grâce à des historiens de Tarragone et à leur réseau. » Il n’oublie pas dans sa liste les archives familiales de tous les descendants de ces rotspaniers mais aussi les archives de la Gironde et de la Bretagne et même les archives fédérales des États-Unis. Le film construit par étapes est raconté par les descendants de ces républicains, à partir de leur mémoire familiale, et éclairé par le commentaire d’historiens dont un Allemand. Rafael Guerrero Moreno compte bien un jour projeter Rotspaniers au Parlement européen car dit-il : « C’est une page commune à toute l’Europe. »
Danièle Heyd
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