À table ! ©SB
Une tradition qui évolue
À Sainte-Terre, dans l’Entre-deux-Mers, la guinguette est une tradition ancienne. À la «Plage» de tous temps, se retrouvaient les jeunes pour se détendre et même se baigner dans la Dordogne.
Aujourd’hui « les Soeurs Guinguette » perpétuent la tradition du lieu en accueillant les gens dans un espace coloré au bord de l’eau, pour manger ou boire un verre entre amis en écoutant de la musique. Cependant, depuis les années 80 la baignade reste interdite, le lit de la rivière devenu vaseux à la suite des extractions massives de sables et cailloux.
Parallèlement, dans le même village, un nouveau concept de guinguette a vu le jour associant l’aspect festif, l’économie locale et à la pédagogie, avec le Cabestan. Créé par David et Sabine Durand, au coeur du village et en bordure du fleuve, c’était au départ un point de vente pour les produits confectionnés à partir des poissons péchés. D’autres pêcheurs, eux ont choisi le marché. David et Sabine aménagent le lieu avec des outils traditionnels issus des générations précédentes de pêcheurs, comme le cabestan, qui donne le nom au lieu. S’ensuit, l’idée de faire découvrir la tradition de la pêche propre à Sainte-terre, village déjà bien connu pour sa fête de la lamproie. Car, dans la famille Durand, on est tous pêcheur depuis plusieurs générations.
« On veut embarquer les gens avec nous »
De la ferme pédagogique à la guinguette
Sabine, ancienne formatrice élargit donc la transmission de cette tradition à la population locale dans un premier temps puis aux citadins qui comme le veut la tradition des guinguettes venaient « se rafraîchir » au bord de l’eau.
L’obtention du label « Bienvenue à la ferme » ouvre le lieu à des visites de groupe d’adultes et d’enfants. Aux commentaires pédagogiques sont associés des dégustations qui conduisent des visiteurs à demander à revenir individuellement. Ainsi, depuis 2018, une table, est ouverte pendant les 2 mois d’été avec un seul menu, 3 midis par semaine.
« On veut embarquer les gens avec nous ». Tel est le projet de Sabine et David. L’idée du partage prédomine. Celle d’une expérience séculaire, de son évolution, de sa survivance. Arriver une heure à l’avance et le client profite d’une visite du lieu et du petit musée. Sabine est disponible pour compléter les informations par les explications plus précises et des anecdotes. Ici , on aime échanger . On peut se promener aussi sur les rives ou au milieu des objets glanés ici qui entourent les tables colorées. Une atmosphère d’évasion qui éveille la curiosité et la rêverie…
Actuellement ouvert 4 jours par semaine, en saison estivale, ne sont proposés que des produits fabriqués localement, le poisson évidemment mais aussi un petit vin local et quelques autres produits de producteurs dont on peut repartir avec l’adresse.
Malgré les problèmes rencontrés autour de la pêche à la lamproie, et le travail ardu de préparation, Sabine revendique la beauté du lieu et de son mode de vie : « au bord de l’eau, on est les plus chanceux du monde »
Sylvie Barrué