Marie-Laure devant ses créations ©Sylvie Barrué
Si on entend parler d’habitat inclusif, il n’est pas courant d’en trouver des exemples. Or, en plein centre de Pompignac existe depuis 5 ans, la Villa Romane de l’association « Club des 6 ». Ici, vivent en colocation, 5 ou 6 des personnes en situation de handicap. Le 31 janvier, un goûter était organisé pour remercier le comité de Cenon du Secours Populaire d’avoir fait un don de 150€.
À l’origine du projet un drame familial
Il y a dix ans, dans le Var, Maité et Maylis Bordes créent l’association Club des 6 pour permettre à leur jeune soeur devenue handicapée suite à un accident, d’accéder à plus d’autonomie. La Villa Romane est la 2e de l’association et depuis, le concept se développe sur toute la France. L’invitation de membres du Secours Populaire a permis aux résidents, de s’exprimer sur leur mode de vie dans cet appartement de 350m2 au premier étage avec ascenseur. Jérémy, locataire depuis 5 ans se propose pour faire la visite: « La précédente équipe m’avait nommé guide officiel de la Villa Romane ».
Un lieu fonctionnel et agréable pour une structure à taille humaine
On entre dans un espace lumineux : un grand salon-lieu d’activités diverses : jeux de société, babyfoot, tables, ordinateurs, télé, bibliothèque. De grandes baies vitrées s’ouvrent sur une large terrasse et la belle vue du 1e étage. Sur la gauche de la pièce : le coin cuisine / repas et une lingerie. En continuant, le couloir départage de chaque côté les 6 chambres avec salle de bain et télé, pour se terminer sur la seconde vaste terrasse dont la vue surplombe le village. Jérémy me présente aussi le bureau de l’équipe avec un lit-placard pour la présence nocturne et sa salle de bain. Il précise précise le fonctionnement de la colocation : une chambre reste disponible pour l’accueil d’invités ou de futurs résidents, puis le studio, il l’occupe avec son épouse. S’il est arrivé il y a cinq ans, Anne, sa femme, n’a pu le rejoindre qu’il y a trois ans.
Les espaces, collectifs ou privés, laissent à chacun le choix de l’intimité ou de la vie sociale. Marie-laure installée depuis quelques mois est satisfaite: « Avant je vivais dans un centre, je préfère être ici. »
Un accompagnement qui garantit la sécurité et encourage l’autonomie et l’ouverture sociale
Doriane Kralik, coordonatrice, en précise le fonctionnement : il s’agit de « mutualiser des moyens humains et financiers. On est une équipe de professionnels présents H24 et 7 jours sur 7 pour les accompagner dans la vie de tous les jours ». Les candidats doivent suivre un process d’admission. Un entretien avec la coordonnatrice suit leur demande. Il faut aussi être coopté par le groupe. On doit ensuite tester la vie collective à la Villa pendant une semaine au moins pour s’intégrer. Une évaluation s’ensuit. En effet, un trop grand besoin médical ne correspond pas aux compétences de l’équipe.
Aller à la rencontre de partenaires potentiels
pour imaginer des projets de tous genres
Le loyer et les charges sont financés par les colocataires. Les allocations diverses, PCH (plan compensatoire du handicap) et l’AVP (aide à la vie partagée) sont mis en commun. La gestionmatérielle et humaine est confiée à un groupement d’associations solidaires Omnia auquel Amelis Bordeaux qui emploie une équipe d’aides à domicile présents jour et nuit. La coordinatrice a pour rôle de cultiver l’insertion du groupe de colocataires dans son environnement proche, « aller à la rencontre de potentiels partenaires pour imaginer des projets de tous genres : récemment, du bénévolat au Secours Populaire dans la tenue du stand livres pendant les braderies, ou précédemment, des lectures aux enfants avec Anne lors d’animations pour Halloween. Marie-Laure, elle, expose ses créations. Des évènements sont également prévus comme la soirée montagne du 20 février, en vue de réaliser des projets. D’autres sont en cours comme le montage d’une émission radio. Ces activités ont pour but de financer un projet collectif, en 2024 l’objectif choisi est les vacances a surtout l’ intérêt de favoriser l’inclusion et l’insertion sociale.
Sylvie Barrué
Salle d’activités villa Romane ©Sylvie Barrué