
Une « place de village », lieu de convivialité, sera créée à l’intérieur. ©TLR Architecture
C’est la question à laquelle ont répondu Yann Bubien, Directeur général du CHU de Bordeaux et ses invités, lors de la présentation à la presse du projet de reconstruction de l’Ehpad de Lormont le 28 février.
La construction du centre de gériatrie de Lormont remonte à 1986, avant d’être transformé en Ehpad en 2005. Une réhabilitation dans les murs existants avait été envisagée il y a quelques années, puis abandonnée en raison de sa complexité et des nuisances pendant les travaux. C’est donc une reconstruction qui est présentée sur la partie nord du site actuel, en lieu et place du parking, en bordure de la rue Pierre Mendes-France. Le programme présente une capacité d’accueil comparable à ce jour, soit 120 résidents et 6 personnes en place d’accueil de jour. L’ouverture est prévue pour juin 2025.
Construire l’ephad de demain
Geneviève Pinganaud, Chef du pôle gérontologie clinique au CHU, précise l’évolution actuelle avec « des résidents plus âgés, 86 ans en moyenne, dépendants pour moitié, qui présentent souvent des maladies chroniques, des troubles neurocognitifs pour moitié, ou psycho comportementaux pour 40% d’entre eux ». Dans le but de quitter le modèle hospitalier, la conception du projet se veut plus domiciliaire, avec cependant des équipements médicaux et une unité de soins palliatifs. « L’objectif est celui du respect de la qualité de vie, comparable à la vie chez soi avec la place du village, du respect de la qualité des soins, en évitant les transferts, et enfin du respect de la qualité de travail des professionnels. » Sans oublier une ouverture vers l’extérieur.
Une architecture qui prend soin
Philippe Rousselot, président du cabinet d’architecture TLR lauréat du concours, indique l’originalité du projet. « Nous changeons d’échelle en passant d’un immeuble RDC + trois étages à RDC + un étage. La façade se rapproche de la ville et de son activité. Comme une maison en pierre, l’immeuble apparait solide, noble, avec une douceur de teinte. Une place de village sera créée à l’intérieur, avec un café-bar, un restaurant, des salles d’activité et une épicerie. Elle facilitera la mise en relation des personnes. Le logement se veut comme à la maison. Très ergonomique, le passage du lit à la salle de bains sera facilité, ainsi que la prise en soin. La famille pourra être accueillie. Au total, c’est un projet où il fera bon vivre, en apportant du calme, de la douceur et de la paix. »
L’objectif est celui du respect de la qualité
de vie, comparable à la vie chez soi
Nous avons rencontré deux résidents qui nous donnent leur avis sur leurs conditions de vie. Fernand, 87 ans, résident depuis six ans: « Je ne me plains pas car je suis autonome. C’est très bien, en particulier les animations variées ». Christian, 86 ans, résident depuis trois ans, est philosophe : « Je suis satisfait de mes conditions de vie. Il y a mieux mais il y a aussi beaucoup plus mal !»
Alain Duleu-Burré

La façade nord du projet, rue Pierre Mendes France ©TLR Architecture
Pour découvrir plus d'articles
Abonnez vous et recevez le journal en version papier et/ou numérique.