Les prothèses capillaires médicales sont aujourd’hui de très bonne qualité.
«Le résultat est très naturel», assure la coiffeuse. ©Coraline Bertrand
Dans son salon de coiffure de Lormont, Maëva Gache propose à ses clientes un service de socio-coiffure. Elle accueille des femmes atteintes d’un cancer et les conseille dans le choix de leur foulard ou de leur prothèse capillaire médicale, tout en fournissant des produits de beauté adaptés. Une exception sur la Rive droite.
Coiffeuse à domicile pendant plusieurs années, Maëva Gache, 29 ans, a découvert la socio-coiffure il y a six ans. « Je remplaçais la gérante d’un salon de Cenon pendant son arrêt maladie. Ça m’a beaucoup intéressée, j’ai apprécié le côté humain de ce ‘service’. Mais je n’avais pas envie de faire ça à domicile, je voulais faire les choses bien, accueillir mes clientes dans un espace dédié ».
La jeune femme s’est donc formée et a attendu d’ouvrir son propre salon pour pratiquer la socio-coiffure. Depuis deux ans, dans le quartier lormontais du Grand Tressan, elle reçoit des clientes atteintes d’un cancer, en demande de conseils pour pallier la chute de leurs cheveux après une chimio et désireuses de prendre soin d’elles malgré la maladie.
« Bienveillante, très spontanée »
Certaines, comme Ana, 59 ans, préfèrent prendre les devants. Atteinte d’un cancer du sein, elle a été opérée en juin. « Je vais avoir des séances de chimio mais j’ai préféré venir voir Maëva avant de perdre mes cheveux. Elle est bienveillante, très spontanée et prend le temps de recevoir individuellement. Elle m’a montré son catalogue de perruques. J’ai choisi la plus proche de ma longueur de cheveux et de ma couleur naturelle. Je veux rester la même, me reconnaître. Maëva m’a aussi proposé un bonnet de nuit car, pour le moment, je ne veux pas que mon mari me voie tête nue. »
Agréée par la Sécurité Sociale depuis le 1er juillet 2021, Maëva Gache fournit une feuille de soins afin que la prothèse capillaire médicale soit remboursée. Car cela a un coût : entre 350 et 700 euros(1).
Laëtitia Duluc, 42 ans, a été opérée en avril d’un cancer du poumon. « On m’a enlevé un poumon entier. On m’a depuis découvert des métastases et je suis un protocole mêlant immunothérapie et chimio. J’ai perdu mes cheveux en deux jours. J’étais prévenue mais cela a quand même été un énorme choc. J’ai mis un foulard mais mes proches insistaient beaucoup sur la perruque, les soignants me disaient que je serais mieux avec… »
La quadragénaire est donc venue au salon fin juin, malgré ses a priori. « Je me suis sentie en confiance mais je ne me suis pas reconnue avec la perruque, même si elle était agréable à porter et bougeait bien. Ce rendez-vous a surtout débloqué quelque chose : en rentrant chez moi, j’ai pu enlever mon foulard devant mon mari et mon fils de 12 ans. J’avais fait le deuil de mes cheveux. »
Très à l’écoute de ses clientes, Maëva Gache aimerait à terme dédier toute son activité à la socio-coiffure.
Coraline Bertrand
(1) Les perruques faites à partir de vrais cheveux ne sont pas remboursées et peuvent coûter de 1 000 à
3 000 euros.
L’Atelier M by Maëva Gache, 1, allée Françoise-Giroud, 33310 Lormont.
Tél. 06 23 55 22 12
Laëtitia Duluc n’a finalement pas choisi de perruque après son rendez-vous mais a pu ôter son foulard devant son mari et son fils, de retour chez elle. ©Coraline Bertrand