Animation jeunesse autour d’une boîte à histoires
en langue bulgare en 2023. ©Parlons nos langues
Créée en 2019, cette association valorise le plurilinguisme à Lormont pour en faire un élément du vivre ensemble. En cinq ans, elle a bien développé son projet.
Le but de départ de cette association est de valoriser la langue maternelle de chaque petit Lormontais d’origine étrangère, en la faisant pratiquer dans un cadre où elle sera partagée avec celles des autres. De ce dialogue interculturel naît le désir de mieux vivre ensemble. Pour cela, rencontres, lectures et animations diverses sont mises en place, dont certaines ont été évoquées par L’Écho en 2021. Le projet fonctionne si bien qu’il est demandé dans les écoles, la médiathèque du Bois Fleuri, l’association Lire et Faire lire. Et surtout, il est désormais soutenu par la Cité Educative avec le programme Livres, Langues, Familles.
NOUVEAUTÉS
En 2024, on note d’abord l’animation Story Cards, consistant à placer dans le livre en langue étrangère une petite carte avec un QR code, lisible par le portable. C’est l’occasion d’entendre le texte, même si on ne sait pas le lire. Lors du Printemps des poètes, l’association a présenté des poèmes écrits en 13 langues différentes. Un spectacle, « Perdu ma langue » de Daisy Bolter, créé et joué par elle, a été proposé aux jeunes et à leurs familles.
Soixante personnes sont venues écouter le dilemme d’identité d’un enfant qui choisit, à tort, de refuser de parler la langue de sa famille pour mieux se fondre dans la masse de son quartier.
Le plurilinguisme devient aussi un outil qui permet à l’enfant d’entrer dans le monde merveilleux de la lecture. On se sert ici de parents lecteurs ou animateurs qui, à travers le jeu, font comprendre à chacun que « le livre est mon histoire ».
L’association réfléchit, en ce moment, à des ateliers de conversation autour d’une personne qui maîtrise le français et sa langue maternelle. Pas un cours de langue mais une pratique empirique. « On cherche des habitants qui ont leur langue à partager », déclare Bernadette Bouchane, une des responsables de l’association. Le président Nicolas Nerrière voit dans cette façon d’associer les adultes lors des animations un moyen de « semer des grains » et d’avoir peu à peu « des gens de plus en plus engagés dans la vie de l’association et dans la collectivité locale ». Bref, d’aller vers plus d’intégration locale.
PROCHAIN RENDEZ-VOUS
Le 23 novembre à la médiathèque du Bois-Fleuri de 10h30 à 12h30, matinée plurilingue pour les enfants (livres, jeux, boîtes à histoires, Kamishibaï).
Danièle Heyd