Place publiquez avec animation pour enfants. ©Danièle Heyd

L’association lormontaise, Parlons nos langues, a constaté la diversité linguistique des familles de la ville et a décidé d’en faire un moyen de partage pour mieux vivre ensemble.
Pour la présidente Bernadette Bouchane, toutes les langues se valent que ce soit dialecte ou langue nationale. Selon elle, les langues parlées dans les familles sont aussi porteuses de culture et de mémoire familiale. Il faut donc les valoriser pour ne pas couper les gens de leurs racines tout en n’oubliant pas que le français reste la langue nécessaire pour vivre dans le pays.

Jouer sur les langues

Dès le départ, il est apparu que ce serait bien que ces langues soient parlées dans différents lieux et pas seulement au sein de la famille. Une façon d’aller vers les autres et d’éviter l’enfermement linguistique. On mobiliserait ainsi les familles dont certaines sont plurilingues et on ferait se rencontrer les gens pour créer des temps d’échange et de partage. Pour Mme Bouchane : « Dans les quartiers de la Politique de la Ville, valoriser les personnes obligées de parler français en les interpellant par ce qu’ils savent de leur langue c’est une forme de reconnaissance. » Pour les auditeurs c’est un moyen de s’ouvrir à l’autre. Quant aux enfants cet éveil aux langues est un plus au niveau cognitif et social.

Ces principes sont déjà ceux de l’association Da La La (1) de Montreuil qui les a expérimentés en région parisienne et construit des outils d’animation.

Créer des temps de partage

Ils se font à travers une série d’animations aussi bien dans l’espace public qu’à la médiathèque de Lormont avec son rayon de littérature jeunesse du monde entier. Pour les enfants, l’association s’aide d’une boîte à histoires pour raconter un conte à partir de petites figurines en tissus, d’abord dans une des langues maternelles du public puis en français.

À la fin on demande le ressenti des auditeurs. Évocation des cultures et découverte des sonorités des langues.

Le principe est le même pour l’animation Kamishibaï, mais ici c’est un théâtre en carton qui sert d’amorce. Des personnages défilent dans ce décor au fur et à mesure que se déroule une histoire racontée en français où sont glissés de temps à autres des mots étrangers. Les enfants s’aperçoivent qu’ils comprennent tout. Certains reconnaissent des mots de leur langue maternelle. De là tout un jeu sur les sons et sur ce qu’ils évoquent. Cela débouche sur un temps de partage. Pour les adultes l’association organise des cafés des Langues autour d’une activité comme la cérémonie du thé si importante dans certains pays (Russie, Turquie, Maroc, Algérie…) Chaque participant en explique le déroulé dans sa langue maternelle.
En résumé, le souhait de la présidente est que chacun s’aperçoive «que sa langue maternelle est une richesse.» pour lui et pour les autres.

Danièle Heyd

Le rayon plurilingue de la médiathèque du Bois Fleuri ©Danièle Heyd

 

1. D’une langue à L’Autre.
Contact de l’association:
– parlonsnoslangues@laposte.net
– 06 37 68 97 73