Jérôme Fillol, ancien champion de France de rugby, s’est reconverti dans la restauration. Il vient de vendre son restaurant La Belle Saison, quai des Queyries à Bordeaux et prévoit d’ouvrir une franchise Au Bureau, à Carbon-Blanc, courant 2023. ©Coraline Bertrand

Le 1er juillet dernier, dans le cadre de la 14e édition du Seven Touch – tournoi de rugby interentreprises – à Lormont, l’ancien champion de France Jérôme Fillol donnait une conférence sur le thème de l’entrepreneuriat après une carrière de sportif.

Il y a une vie après le rugby. Comme après n’importe quelle carrière de sportif professionnel, de haut niveau. Tel était le message principal de Jérôme Fillol, 44 ans, ancien demi de mêlée, cinq fois champion de France avec le Stade Toulousain et le Stade Français, le 1er juillet dernier, au stade Ladoumègue de Lormont.

L’ancien sportif, originaire d’Agen, a évolué 17 saisons en tant que rugbyman professionnel. Il est devenu restaurateur à Paris puis Bordeaux. « Durant ma carrière, j’ai toujours eu un pied dans le monde de l’entreprise, ça m’aidait à relativiser. J’ai créé mon premier resto à Paris, dans le 1er arrondissement, à 30 ans. J’avais besoin de me rassurer sur l’après-rugby car il faut toujours garder en tête qu’une blessure ou un choix de l’entraîneur… et tout peut s’arrêter. Une carrière sportive, ça dure 15-20 ans, ça passe très vite. Il est essentiel que les sportifs de haut niveau anticipent leur reconversion », insiste Jérôme Fillol.

« Savoir s’entourer »

Comme le souligne l’entrepreneur, « pour certains joueurs, la fin de carrière peut être difficile, vécue comme une ‘petite mort’. Même physiologiquement, il faut s’y préparer. Votre corps est habitué à des chocs émotionnels récurrents, des ‘shoots’ d’endorphine et d’adrénaline tous les week-ends, c’est un peu comme une drogue, ça peut créer un manque ».

À la tête d’une franchise Au Bureau et du restaurant La Belle Saison, à Bordeaux (qu’il vient de revendre), Jérôme Fillol a conservé sa première affaire parisienne durant une dizaine d’années.

« J’ai fait des erreurs, j’ai appris de ces petits échecs et tous les jours, je mets en pratique ce que m’a transmis le rugby pour manager et fédérer mes équipes. Il faut savoir s’entourer en tant que chef d’entreprise car, comme dans le sport, une bonne équipe ne suffit pas pour gagner : il faut un supplément d’âme. Le demi de mêlée ne peut rien faire seul et de la même façon, l’entrepreneur a besoin de s’appuyer sur ses salariés, de faire le lien, de placer les bons profils aux bons endroits. »

Pour l’ancien champion, qui prévoit d’ouvrir une franchise Au Bureau à Carbon-Blanc en 2023, les valeurs du rugby sont transposables au monde de l’entreprise. Et pour éviter la dépression, « il faut anticiper la suite très tôt car le sport, ça ne dure qu’un temps ». Il ne le répètera jamais assez.

Coraline Bertrand 

 

La 14e édition du tournoi Seven Touch a de nouveau été l’occasion de rappeler la proximité des valeurs du rugby avec le monde de l’entreprise. ©Hauts de Garonne Développement