Emilie, Charlotte et Julie entourées de leurs
deux professeures, le 8 juin dernier. ©Danièle Heyd
Émilie, Charlotte et Julie, lauréates du concours académique 2023 contre le harcèlement scolaire, défendaient les couleurs du Lycée professionnel Jacques-Brel de Lormont dans la catégorie Lycée.
Le prix national « Non au harcèlement ! » organisé par le ministère de l’Education nationale donne la parole aux élèves afin qu’ils s’expriment collectivement contre ce fléau scolaire. Cela peut se faire sous forme d’une affiche ou d’une vidéo et aborde toutes les formes de harcèlement jusqu’à celui contre les handicapés. Cette année le sujet était : « Et si l’autre c’était toi ? » Or derrière ce concours, l’État veut que les jeunes acquièrent une connaissance approfondie sur le harcèlement pour agir chacun à leur niveau et en particulier les témoins.
Un projet pluridisciplinaire
La professeure-documentaliste, Marie Vanhulle, la professeure d’Arts appliqués et l’infirmière ont proposé à une classe de Seconde option optique de réaliser une affiche pour participer à ce projet national. Après une période de sensibilisation sur le harcèlement et réflexion sur les affiches lauréates de 2022, il a été demandé aux élèves de prendre parti dans leur affiche (victime, auteur, témoin) et de créer un slogan dans ce sens.
Pour certains, fatalistes, ce genre de sensibilisation « ne servait à rien » même si plusieurs d’entre eux avaient déjà connu des situations de harcèlement. Sur les dix affiches produites par la classe, l’ensemble du lycée a sélectionné la meilleure : celle d’Émilie, Charlotte et Julie.
Une affiche coup de poing
L’affiche représente une jeune fille prête à saisir la corde pour se pendre car son dos est constellé d’insultes sexistes et grossières. Seule la colombe sur son épaule est un signe de paix et d’amour. Le slogan interpelle : « Nœud après nœud la vie s’envole. Parle pour les défaire ». Le message est très fort car il évoque le suicide qui, pour la victime représente le seul moyen d’arrêter de souffrir. Les insultes, elles, par leur volume et leur méchanceté sont comme des banderilles sur le dos du taureau. Pourtant ici, retranscrites sur le papier en si grand nombre elles deviennent ridiculement abjectes, vides de sens et rabaissent le harceleur. Ce second sens n’était pas au départ voulu par les trois lycéennes qui, prenant le parti de la victime, se sont totalement investies dans leur affiche qu’elles ont elles-mêmes mise en scène.
Il est prévu de renouveler l’an prochain le projet en espérant convaincre ceux qui pensent que « ça ne sert à rien ! ».
Danièle Heyd
Affiche gagnante du Lycée J.Brel de Lormont ©Danièle Heyd
