Réduction des déchets. ©DR
Pour devenir énergie verte ou engrais biologique, les déchets alimentaires des Bordelais intra-rocade sont désormais récupérés dans des bornes dédiées. Mais qu’en est-il encore pour les villes de la Métropole extra-rocade ?
Loi anti-gaspillage et tri à la source
La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire du 10 février 2020 (loi AGEC) a prévu l’obligation du tri à la source des biodéchets à compter du 1er janvier 2024. Ce sont les déchets biodégradables de jardin et de restes alimentaires, essentiellement les déchets de cuisine.
Les collectivités sont depuis lors tenues de proposer aux particuliers une collecte séparée pour une solution de valorisation organique des biodéchets en vue de produire de l’énergie par méthanisation.
Pour ce qui est de la collecte des déchets, une partie des communes de la métropole sont rattachées à des syndicats intercommunaux. Ainsi c’est le Sivom (Syndicat intercommunal à vocation multiple) de la Rive Droite qui est en charge depuis 1965 du service de collecte des déchets et de leur valorisation. Ce dernier regroupe les communes de Lormont, Cenon, Floirac, Artigues, Bouliac, Bassens, Carbon-Blanc, Montussan, Sainte-Eulalie et Yvrac, soit environ 150000 habitants. Son président est Alexandre Rubio, maire de Bassens.
Le Sivom a confié la collecte des déchets par délégation de service public au groupe Veolia, référence pour la gestion des déchets solides, liquides, banals ou dangereux et leur valorisation. Depuis longtemps, ces territoires ont été équipés de composteurs individuels pour le traitement des biodéchets afin de fabriquer du compost.
Et les déchets alimentaires ?
Bordeaux Métropole, dans son plan stratégique de valorisation mais aussi de réduction des déchets voté en conseil de métropole le 25 mars 2022, a prévu en milieu urbain dense (c’est le cas à Bordeaux intra-rocade depuis le 1er septembre 2024) des bornes à déchets alimentaires et même des modes de collecte innovants comme des triporteurs qui les transportent et les déplacent d’un point de collecte à l’autre.
En milieu pavillonnaire et dans le secteur extra-rocade, ce n’est pas encore le cas. Mais pour les communes de Cenon, Floirac et Lormont, à forte densité urbaine, ainsi que les communes d’Yvrac, Sainte-Eulalie et Montussan – qui sont disposées d’elles-mêmes à tester une collecte des biodéchets sur des points d’apport volontaire – le plan stratégique de Bordeaux Métropole sera appliqué, et un service sera proposé dans ce sens.
En attendant, le Sivom prévoit une intensification des solutions de compostage individuelles ou collectives et le déploiement des composteurs individuels sera plus soutenu encore. Composteurs, bornes à déchets alimentaires… Ces dispositions devraient réduire d’1/3 le volume des déchets déversés jusque-là dans les poubelles noires pour être incinérés, et entraîner en conséquence la réduction de la fréquence de leur collecte.
En attendant, pour les communes sans borne d’apport volontaire, les déchets alimentaires vont dans la poubelle noire, pas dans le composteur individuel... Patience !
Françoise Rouquié
Alexandre Rubio, maire de Bassens et Président du Sivom Rive droite. ©Phil Labeguerie/GPMB