L’OMBRE DE L’AIGLE, d’Arturo Pérez-Reverte  (Éditions Le temps des cerises)

Ce petit livre de 137 pages laisse le lecteur pantois devant l’ingéniosité et le courage des soldats espagnols du 326e de ligne, qui, à Borodino (7 septembre 1812) ont forcé le sort et donné malgré eux, la victoire à Napoléon Ier sur les troupes russes. Or, cet acte de gloire cachait en réalité la tentative de désertion massive de ces Espagnols, engagés de force dans la Grande Armée, après la malencontreuse guerre d’Espagne. L’originalité du récit est de nous faire vivre au début cette avancée du 326e de ligne en direction de l’ennemi du point de vue de Napoléon qui s’extasie de sa bravoure. Dans le chapitre suivant cet acte vu par les soldats espagnols contredit la vision impériale : ils voulaient se rendre aux russes pour rentrer chez eux. Manque de chance pour eux, Murat et sa cavalerie viennent à leur rescousse ! La suite est à la fois rocambolesque et tragique. Un livre attachant, ironique, drôle aussi par la gouaille des soldats mais qui révèle le côté insensé de cette campagne de Russie.

Danièle Heyd

AU FIL DES MUSÉES DES BORDEAUX, de Florence Barutel (Éditions de l’ENTRE-DEUX-MERS)

Dans ce beau livre très illustré de plus de 400 pages, Florence Barutel évoque les multiples musées de Bordeaux du XVIe au XXe siècle. On y croise ainsi des musées disparus comme le musée Bonie ou le musée colonial du Jardin Public. On s’inquiète de la pérégrination des collections données à la ville de Bordeaux qui n’a pas jusqu’en 1991 un grand musée pour les accueillir. D’où le temps fort de ce livre : la genèse du musée d’Aquitaine qui, en vingt-huit ans, est devenu le grand musée du patrimoine régional aquitain. Très instructif.

Danièle Heyd

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