GABRIELLE D’ESTRÉES OU LES BELLES AMOURS, d’Isaure de Saint Pierre (Éditions Albin Michel)
On suit les amours d’Henri IV et de Gabrielle d’Estrée du jour où la famille de Gabrielle l’a poussée, par intérêt, dans le lit d’un roi vieillissant et peu soigné, jusqu’au jour de sa mort en couches à l’âge de 25 ans. L’intérêt du livre n’est pas l’histoire sentimentale mais les premières années du règne d’Henri IV, roi sans couronne. On le voit conquérir, après la mort d’Henri III, son royaume pas à pas, négociant ici, combattant là. Gabrielle, devenue la favorite, le suit dans cette conquête difficile et devient admirative de l’intelligence du Béarnais. Ce livre centre aussi sur le monde de la Cour pour qui les femmes sont un moyen d’obtenir la faveur royale et donc de s’enrichir. Ainsi Gabrielle sert au mieux les intérêts de sa famille et de ses amis, même incompétents. Mais ce qui est le plus choquant ce sont les cadeaux du roi. Outre bijoux ou domaines, Henri IV offre à Gabrielle plusieurs fois le produit des impôts comme la taille et la gabelle, perçus sur la population d’une région. Or les coffres du royaume sont vides ! Un roman bien écrit qui analyse le scandale des amours royales et le monde corrompu de la Cour tout en dressant un portrait complexe du roi. Intéressantt.
Danièle Heyd
LE GRAND MONDE, de Michèle Kahn (Éditions Le Passage)
Marie Marvingt (1875-1963) a été une femme exceptionnelle, au parcours incroyable et pourtant, elle est tombée dans l’oubli. Surnommée « la fiancée du danger », elle a bluffé ses contemporains, notamment masculins, par ses très nombreux exploits sportifs : alpinisme, aviation, cyclisme, natation… Elle a pratiqué tous les sports ou presque ! Marie Marvingt a aussi inventé l’aviation sanitaire.
Dans ce livre qui n’est pas une biographie mais bien un roman basé sur des faits biographiques avérés, Michèle Kahn redonne vie à cette sportive féministe et engagée, qui gagne à être connue.
Un modèle de courage.
Coraline Bertrand