LES DOUZE MORTS DE NAPOLÉON, de David Chanteranne (Éditions Poche)
Depuis sa naissance Napoléon Bonaparte est convaincu d’être né sous une bonne étoile. Cette biographie centre donc sur le rôle de la chance dans sa destinée. Le récit commence après Waterloo au moment où cette chance lui tourne le dos. Napoléon se rend aux Anglais, persuadé d’être traité en prisonnier selon son rang. Erreur fatale ! Le voilà parti pour Sainte-Hélène où il mourra en 1821. Tout au long du voyage, comme lors de son exil, le récit s’interrompt pour des retours en arrière, soit en fonction des blessures physiques dues à sa bravoure comme lors du siège de Toulon soit en fonction des blessures morales comme son suicide raté en 1814. Mais chaque fois la chance le sauve in extremis. Même mort, son étoile ne le quittera pas puisqu’en 1840 ses cendres seront ramenées de Sainte-Hélène pour être inhumées aux Invalides. Une biographie historique intéressante par cette construction éclatée mais qui est aussi la démonstration fascinante d’une vie d’exception. Original et passionnant.
Danièle Heyd
PETIOTE, de Benoît Philippon (Éditions Le livre de poche)
Voilà un roman qui a de quoi égayer les journées d’hiver. Après « Mamie Luger » l’auteur nous entraîne dans une prise d’otages « haute en couleur » . C’est l’histoire d’un gars qui a tout raté, son couple, son rôle de père, son boulot, Et voilà qu’un juge lui retire la garde de sa fille, allez savoir pourquoi ? Il décide alors de faire une prise d’otages dans l’hôtel de naufragés où il vit pour obtenir un avion et fuir au Venezuela avec sa fille qui ne lui a d’ailleurs rien demandé. Il s’allie à une jeune prostituée pour séquestrer le tenancier de l’hôtel, un SDF sauvé des eaux, un couple illégitime, une migrante enceinte, un marchand d’armes serbe et un livreur Uber qui s’appelle…Hubert ! Inutile de préciser que rien ne se passe comme prévu, et on se demande en réalité qui séquestre qui ? Les dialogues sont savoureux, c’est du Benoît Philippon en pleine forme. Même si les personnages sont caricaturaux, il s’agit aussi d’un roman social qui nous les rend tous très attachants.
Didier Lavie