ADIEU BIRKENAU, de JDMorvan, Victor Matet, Cesc, Efa et Roger (Éditions Albin Michel)

Cette BD confronte l’évocation du passé de Germaine Kolinka, lié à sa déportation à Auschwitz-Birkenau, le 1er avril 1944, et le compte-rendu de sa visite dans ce camp d’extermination où, de nos jours elle sert de guide à un groupe de collégiens. Le va-et-vient entre le présent et le passé se fait par les dessins mais aussi par le jeu des couleurs. Sépia, gris, rouge brun, ou couleurs froides comme le bleu servent à recréer la peur de Germaine en route vers le camp de la mort. En revanche, les couleurs claires et parfois lumineuses peignent ce camp aujourd’hui. Cette distorsion montre que seul le témoignage humain restitue l’horreur de la Shoah car la nature reprend le dessus et camoufle l’aspect inhumain de cette usine de mort. On suit donc les déambulations de Germaine, qui commente la visite tandis que surgissent dans sa mémoire des échos de ce passé terrible dont elle a été le témoin. Un dossier historique clôt l’ouvrage. Émouvant.

Danièle Heyd

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LE DÉTECTION CLUB, de Jean Harambat (Éditions Dargaud)

Sur une île en Cornouailles est convié le Détection Club, formé de tous les grands auteurs anglais de roman policier, avec en tête la célèbre Agatha Christie. Un milliardaire étrange veut leur démontrer que le robot Éric qu’il a mis au point est capable de dévoiler le coupable de leurs romans. Tous sont à demi convaincus à la fin de l’expérience. Mais le riche excentrique veut à tout prix avoir raison. Il organise donc une énigme : celle de son assassinat. Étrangement le robot se désigne comme étant le meurtrier mais il n’y a pas de cadavre…Les divers rebondissements vont se charger de résoudre ce mystère. Le ton plein d’humour très british, allié aux dessins semi caricaturaux, fait sourire. Les tentatives de chaque auteur d’éclaircir l’affaire, selon sa technique habituelle d’analyse, amusent car elles sont aussitôt réfutées par un nouvel élément. Un vrai plaisir !

Danièle Heyd