La conférence communication ©Françoise Rouquié
Le 27 février dernier, Darwin présentait au public les résultats d’une étude d’impact de l’écosystème en matière d’énergie et de solidarité, réalisée par le cabinet indépendant Vertigolab.
L’Écosystème Darwin : un modèle alternatif devenu un symbole de l’innovation environnementale et sociale
Dans ces bâtiments anciens promis à une démolition coûteuse et réhabilités de façon écologique, Philippe Barre fondateur du projet Ecosystème Darwin lançait en 2011 un lieu de vie et de travail autour des enjeux du développement durable. S’y sont installés des ateliers collaboratifs, des entreprises innovantes, une ferme urbaine, riche en techniques agricoles avancées et respectueuses de l’environnement…
Communauté de destin avec le monde entier
Au centre du projet, le respect des ressources naturelles, le développement durable, la solidarité. « Il faut faire communauté de destin avec le monde entier » insiste Philippe Barre.
On n’arriverait pas à relever les défis écologiques de notre temps sans cette aventure inclusive des Darwinien : pépinière d’entreprises qui travaillent là en coworking dans un lieu ouvert aux associations, lycée qui accueille des jeunes décrocheurs et les mène à réussir et à trouver sur place un premier emploi, espaces pour le sport, pour la restauration, pour l’échange.
Agir et mesurer l’impact de ses actions
Darwin a fait appel à un bureau d’étude spécialisé pour savoir si, au-delà de réduire l’empreinte négative sur l’écosystème, ce projet était soutenable et pouvait être pérenne. En présence d’Alain Rousset président du Conseil régional de Nouvelle Aquitaine qui a soutenu politiquement le projet, Thomas Binet dirigeant de Vertigolab a présenté aux auditeurs son évaluation de l’impact de l’écosystème et des entreprises qui le constituent. Chiffres à l’appui, il a confirmé que l’Écosystème Darwin, en matière d’énergie, consomme en moyenne trois fois moins que les sites urbains équivalents. Sans compter les économies réalisées au départ dans la réhabilitation du bâtiment, on note celles réalisées désormais à l’année qui équivalent à la consommation de 600 foyers en France et à 150 tonnes de CO2 en moins. Par exemple, 60% des co-workers utilisent des mobilités douces pour venir au travail… C’est par rapport à la moyenne une économie équivalente à 110 allers-retours Paris / New York.
La mesure d’impact portait aussi sur la solidarité, très importante pour Darwin, en termes de contribution sociale auprès du public fragile, l’accueil d’urgence c’est depuis 2015, 115 000 nuits d’hébergement, 98 % du financement étant fourni par Darwin. Sur la distribution alimentaire, il y a eu depuis la crise-covid, une distribution de 720 repas auprès de 2500 personnes. Darwin fait sa part dans cette politique d’aide alimentaire. Les coûts publics évités dans ces deux mesures de solidarité à l’égard de personnes fragiles tant sur l’accueil d’urgence que sur l’alimentation sont compris entre 6 et 13 millions d’euros depuis 2015, date où ces actions de solidarité ont été menées au sein de l’Écosystème Darwin.
« L’urgence absolue »
Philippe Barre s’est dit fier avec les Darwiniens des résultats de cette évaluation, défendre le vivant et la solidarité étant au centre du projet, « On est dans une urgence absolue » a-t-il affirmé, « l’enjeu est global, notre responsabilité, individuelle et quotidienne. Chacun doit faire sa part d’abord. Si l’aide publique ne dépasse pas les 6%, on est fiers d’être libres et autonomes », mais le soutien politique est précieux et Alain Rousset en a été remercié. « La transition écologique ne doit pas être restrictive ni sectaire, elle doit être ré-enchantée » a conclu Philippe Barre. À l’issue de cette présentation, on pouvait se sentir en effet assez optimiste.
Françoise Rouquié
©Gary Forrest