Schéma d’un Plan alimentaire territorial ©Danièle Heyd 

Le Comité Régional de l’alimentation dirigé par l’État et la Région s’est tenu le 14 et 15 novembre 2023, à Artigues. Son but ? Discuter des enjeux du Pacte Alimentaire 2025 de la Nouvelle Aquitaine.

Cent à deux cents personnes (élus, techniciens, agriculteurs, associations, citoyens), réunies au Campus Atlantica ont été accueillies par Bénédicte Genin, une responsable de la Région qui, après avoir retracé la création en janvier 2021 du Pacte Alimentaire de la Nouvelle-Aquitaine, a énoncé les enjeux de celui de 2025.

Des objectifs séduisants et évidents

Il s’agit de favoriser les circuits courts (286 projets l’an dernier), définir un modèle de commercialisation et de transformation d’une agriculture et d’une alimentation de qualité, travailler avec les territoires en faisant appel aux circuits alimentaires locaux, centrer sur la restauration collective et informer les consommateurs, surtout les jeunes. Il faut aussi donner à tous une alimentation durable et solidaire et aider les petits paysans à produire localement une alimentation saine, durable et de qualité.

Travailler avec les territoires en faisant appel aux circuits alimentaires locaux

 

Des actions au service des démarches alimentaires des territoires

Parmi toutes les expériences évoquées lors de ce forum, celle du Collectif Alimentaire et Agri écologique du Périgord permet de saisir le sens de l’action engagée. Le CAAP24 comprend 650 adhérents (agriculteurs bio, restaurations collectives…). Il existe depuis plusieurs années et après plusieurs échecs pour impliquer le monde agricole et les élus, il a formalisé en 2021 sa structure et une charte de travail ce qui lui a permis de récolter des subventions de la Région au titre de l’économie solidaire et sociale (ESS). Son action porte sur la restauration collective d’où le titre des divers projets : Du champ à la fourchette, Manger bio Périgord. Le CAAP24 veut approvisionner les petites cantines du territoire en produits locaux, lutter contre la précarité alimentaire, en jouant sur l’entr’aide entre associations solidaires et agriculteurs. Les subventions représentent 70% du financement de ces actions. Pour pallier une possible baisse, le CAAP 24 s’oriente vers des prestations de services. À voir.

Autre exemple celui du territoire du Villeneuvois. Pour lutter contre la précarité alimentaire dans cette zone rurale, une association, aidée par les élus, vient dans les villages réaliser des repas faits maison grâce à son CuisiBus. Elle est aussi à la tête d’une épicerie sociale et solidaire ambulante ouverte aux travailleurs pauvres et s’appuie sur 6 à 7 maraîchers. Mais là aussi, pour perdurer en 2025 il lui faudra se réinventer. C’est là tout le problème car dépendre des subventions risque à la longue d’user les bonnes volontés.

Danièle Heyd 

  Centrer sur la restauration collective ©Danièle Heyd