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Quand l’été a mis à l’honneur ses jardins, les 5, 6 et 7 juin, Saint-Pierre-de-Bat, petite commune de 300 âmes de l’Entre-deux-Mers, exposait les oeuvres d’artistes plasticiens pétrusquins : Pierre Chauveau et Annick Chemina, sous la halle, à la mairie. Et, sous le préau de l’école du village, les créations des élèves.

Si cette commune a connu, il y a quelques années un festival du rire qui a accueilli notamment Yolande Moreau ou Florence Foresti, ce sont les arts plastiques qui aujourd’hui sont mis à l’honneur. Trois expositions, 2 conférences, une performance pour l’aspect artistique et un food truck et des dégustations de produits locaux ont animé ce long week-end.

Pierre Chaveau installé depuis plusieurs décennies, peintre et sculpteur ouvre volontiers son atelier au public, et ici, c’était plus particulièrement aux enfants. « C’était bien » résument-ils. Ancien professeur, il anime des conférences gratuites et intervient tout au long de l’année à l’école communale auprès des enfants « qui le saluent avec enthousiasme dès qu’il passe dans la rue » rappelle Monsieur le maire.

Amener le musée auprès des gens.

Son association « Terre d’ombre » a laquelle l’artiste a confié l’ensemble de ses productions, oeuvres et travaux, a beaucoup participé à l’évènement. Elle organise des conférences et des expositions afin que chacun s’interroge sur le rôle et les fonctions de l’art, et l’ accès à la beauté.

Sur de vieux draps en métis, Pierre Chaveau trace un chemin avec son public ; tout y est mouvement : l’espace, les couleurs, les coups de brosse, et même les moments d’observation et de contemplation auquel l’oeuvre invite. Les sculptures également, expriment simultanément dynamisme et légèreté mais aussi vivacité et la force d’une immobilité apparente.

Installée depuis moins longtemps dans la commune, Annick Chémama a présenté des oeuvres réalisées à Saint-Pierre-de -Bat. Ancienne régisseur du Musée d’Art Moderne de Paris, L’artiste laisse libre cours à son imaginaire pour créer. Des toiles très colorées et parfois moins, expriment des espaces intérieurs ouverts, que chaque spectateur peut partager.

Il faut apprécier la mise en espace des oeuvres des deux artistes qui donne la part belle à un vagabondage du public qui se laisse happer par telle ou telle oeuvre.

À travers ces trois jours qui semblent courts, il faut dire que les bénévoles pour accueillir le public au sein de la commune ne sont que 3 mais l’ambition est importante puisqu’il s’agit non pas de se déplacer pour aller au musée mais « d’amener le musée auprès des gens ».

Sylvie Barrué