
De gauche à droite, les musiciens palestiniens Feras, Anas et Sameh. ©ADB
Mardi 18 mars étaient présents au Rocher de Palmer à Cenon des jeunes musiciens palestiniens qui ont expliqué au public les raisons de leur présence en France et ont évoqué leurs projets. Ils ont quitté la bande de Gaza pour échapper aux bombardements et vivre en sécurité. Dans le cadre du programme « Pause » (1) initié par le Collège de France, deux familles de Palestiniens sont ainsi accueillies à Bordeaux et Cenon pendant au moins un an.
Patrick Duval, directeur de Musiques de nuit, a indiqué que le programme « Pause » avait déjà permis d’accueillir des scientifiques persécutés dans leur pays. Depuis 2024, il a été possible d’abriter neuf familles palestiniennes de Gaza en France. À Bordeaux, s’agissant de musiciens, ils ont été accueillis en janvier en lien avec les équipements culturels. Bénéficiaires d’une bourse, ils vivent en autonomie financière et peuvent ainsi payer un loyer. C’est le bailleur Aquitanis qui leur a trouvé en urgence deux logements à Cenon et plusieurs sociétés ou associations ont fourni le mobilier.
Avec notre musique, nous souhaitons faire passer un message de paix et d’amour.
Céline Papin, adjointe au maire de Bordeaux et vice présidente de Bordeaux Métropole en charge des relations internationales, a rappelé que le 14 mars une réception d’accueil a eu lieu à l’hôtel de ville de Bordeaux. « Ce fut un moment culturel, mais aussi un moment de joie et de fraternité très fort, qui nous a unis. »
Les bombardements à Gaza
Jean-François Egron, maire de Cenon, s’est adressé aux réfugiés. « Vous êtes ici à l’abri, en paix. Ailleurs la paix est menacée et nous avons le devoir de nous engager. Ce soir, il y a de la peine, car une famille est touchée par les bombardements. » Un musicien est en effet sans nouvelles de sa famille et un autre a perdu des proches. Après une minute de silence, la musique étant symbole de joie et de fête, le concert qui devait suivre a été annulé.
Trois musiciens, Feras, Anas et Sameh, enseignants au Conservatoire Edward Saïd à Gaza, se sont exprimés. « Avec notre musique, nous souhaitons faire passer un message de paix et d’amour, en France ou en Europe, et si possible au monde entier. Pendant un ou deux ans, nous allons donner des cours de musique, faire des répétitions et assurer des représentations, d’abord au Rocher de Palmer, puis dans d’autre régions. »
Ellen et Alain Duleu-Burré
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(1) Programme national d’accueil en urgence de scientifiques et d’artistes qui ne peuvent plus mener leurs travaux librement dans leurs pays d’origine.